50 ans de science, d'activisme citoyen et de politiques publiques en matière de pollution de l'air

50 ans de science, d'activisme citoyen et de politiques publiques en matière de pollution de l'air

Une recherche de la VUB examine de près la mobilisation des citoyens bruxellois pour un air plus pur

Ces derniers mois, les panneaux de CurieuzenAir, le projet de recherche visant à mesurer la pollution de l'air avec l'aide des citoyens, ont fait leur apparition dans toute Bruxelles. Mais l'implication des citoyens bruxellois dans le thème de la pollution atmosphérique n'est pas nouvelle. Une nouvelle étude des chercheurs de Cosmopolis, le centre de recherche urbaine de la VUB révèle à quoi cela ressemblait et comment les relations entre la science, l'activisme citoyen et l'élaboration des politiques ont évolué. Les chercheurs ont analysé 50 ans de mobilisations citoyennes pour un air plus pur à Bruxelles. L'analyse montre que l'expertise scientifique a parfois soutenu les ambitions des citoyens, mais qu'elle a tout aussi souvent été utilisée pour défendre et maintenir un certain statu quo.

da Schio : "Il est essentiel de connaître la pollution atmosphérique, tant pour remettre en question le statu quo que pour imaginer une ville différente. Mais la science en soi ne conduit pas au changement, et je le dis en tant que scientifique : tout dépend de la manière dont les acteurs s'approprient et mobilisent les connaissances scientifiques. Nous devons également reconnaître d'autres formes de connaissances, et être conscients de leur potentiel pour rendre un problème visible et pouvoir le traiter."

Le citoyen pose l'ordre du jour

Il ressort clairement des recherches que la science n'est pas la seule forme de connaissance "utilisable".  Le savoir profane et la connaissance du public ont toujours été essentiels pour mettre la pollution atmosphérique dans le débat.

da Schio : "Rendre un problème visible à un public plus large peut en soi être transformateur et utile à faire pression sur les gouvernements pour qu'ils réagissent."

L'étude constate que l'utilisation des connaissances scientifiques par les mouvements sociaux et la société civile en particulier joue un rôle central dans la remise en cause des priorités existantes ou dans l'élaboration de contre-stratégies, alternant souvent entre des connaissances profanes et des connaissances scientifiques plus formelles. Dans le même temps, les connaissances scientifiques sont également utilisées pour maintenir les hiérarchies existantes

da Schio : "La recherche nous aide à placer les projets actuels de recherche et d'engagement des citoyens dans une perspective à long terme. Ce que nous voyons aujourd'hui avec CurieuzenAir, par exemple, n'est que l'étape suivante d'une longue trajectoire, où les citoyens et les mouvements s'approprient un sujet qui leur tient à cœur, et tentent de faire avancer l'agenda pour un Bruxelles plus vivable."

La recherche

L'étude est basée sur l'analyse d'articles de journaux et de documents conservés dans les archives de l'IEB (Inter-Environnement Bruxelles https://www.ieb.be).  Les auteurs de l'étude ont examiné trois cas différents de mobilisation citoyenne pour un air plus pur : une mobilisation des habitants du quartier de Bourdon à Uccle à la fin des années 1980 ; la longue mobilisation contre la pollution de l'incinérateur de Neder-Over-Heembeek au début des années 1990 au cours de laquelle Greenpeace a grimpé sur les tours de l'incinérateur ; et un procès intenté par BRAL et IEB à l'été 2000 contre les autorités municipales, régionales et nationales en raison des pics d'ozone. Les chercheurs ont reconstitué les événements entourant ces trois affaires, analysé le discours dans les sources médiatiques et les documents d'archives, et mis en lumière les thèmes, processus et événements liés à la pollution atmosphérique et aux litiges. Ils ont procédé à une reconstitution détaillée des événements, mettant en évidence les formes et les qualités de l'expertise scientifique mobilisée par les différents acteurs et les stratégies utilisées.

contact:

Nicola da Schio

[email protected]

0485 75 62 27

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