Recherche belge perce un mystère des mangroves
Une étude de la VUB met en évidence les facteurs qui empêchent la propagation des mangroves en Amérique du Sud
Ari Ximenes : « Nos résultats montrent qu'ici, plusieurs facteurs se combinent pour empêcher la propagation vers le sud des espèces de mangroves. La dérive littorale vers le nord qui prévaut tout au long de l'année en est le principal facteur. Un autre facteur est la température. Les hivers sont souvent un peu trop froids et il y a souvent des retenues d'eau froide au printemps et en été, ce qui peut affecter la viabilité des propagules.»
Les forêts de mangroves ont une grande importance écologique et socio-économique. Elles occupent une place importante dans l'agenda international sur le climat en raison de leur importante capacité à stocker du carbone. Ces espèces d'arbres et d'arbustes se trouvent également sur la côte orientale de l'Amérique du Sud. Mais à peine 75 km au sud de la frontière de la mangrove, là où la rivière brésilienne Araranguá se jette dans l'océan Atlantique, il n'y a pas de forêt de mangroves. C'est étrange en soi, car la forme du paysage de l'estuaire est en fait très adaptée aux mangroves.
Pour son doctorat, Ari Ximenes, du Laboratoire de biologie végétale et de gestion de la nature, écologie et biodiversité de la VUB, a analysé d'importantes variables environnementales, telles que des relevés d'observation de la température de l'air et l'évaluation de la circulation océanique adjacente, sous la supervision des professeurs Farid Dahdouh-Guebas (VUB et ULB) et Nico Koedam (VUB). Il en ressort que les facteurs atmosphériques et océanographiques saisonniers déterminent l'expansion des mangroves sur la côte orientale de l'Amérique du Sud, indépendamment d'autresfacteurs tels que le sol, la température générale et la forme du paysage. Cela empêche les forêts de mangroves de s'étendre plus au sud dans la partie orientale de l'Amérique du Sud.
Ari Ximenes déclare : « Les études sur les limites de l'aire de répartition des forêts de mangroves sont extrêmement importantes pour surveiller les effets du changement climatique, car les espèces de mangroves pourraient étendre leur aire de répartition en raison de la hausse des températures. »
L'étude, dont Ari Ximenes est l'auteur principal, a été publiée dans Estuarine, Coastal and Shelf Science. Il a mené ces recherches en collaboration avec Leandro Ponsoni de l'Université catholique de Louvain (UCLouvain) et Catarina Lira du Jardin botanique de Rio de Janeiro (JBRJ - Brésil), Farid Dahdouh-Guebas (ULB-VUB) et Nico Koedam (VUB). La recherche a été financée par le CNPq (Brésil) et le FNRS (Belgique). Aujourd'hui, Ari Ximenes travaille comme scientifique au Centre de recherche forestière internationale (CIFOR) où il poursuit ses recherches sur les forêts de mangroves.
Contact :
Arimatéa Ximenes (EN – PT)
Climate Change, Energy & Low Carbon Development Team au CIFOR a.ximenes@cgiar.org
+55 21 990559774
Farid Dahdouh-Guebas (NL – FR)
0486 21 38 88