Comment l’alimentation et le mode de vie affectent-ils la santé du cerveau ?
Le groupe de recherche de la VUB NEUR et le service de neurologie de l’UZ Brussel participent avec le professeur Sebastiaan Engelborghs à un projet de recherche international dirigé par l’université néerlandaise de Wageningen. Les travaux se concentreront sur la santé du cerveau et la prévention des maladies neurodégénératives. Les chercheurs veulent notamment savoir comment l’alimentation et le mode de vie influencent le développement de maladies telles que la maladie d’Alzheimer. Les recherches bénéficient d’un financement de 1 000 000 € octroyé par l’organisation néerlandaise pour la recherche scientifique (Nederlandse Organisatie voor Wetenschappelijk Onderzoek ou NWO).
Grâce à cette subvention, les chercheurs souhaitent identifier des indicateurs précoces de maladies neurodégénératives telles que les maladies d’Alzheimer et de Parkinson. Parallèlement, ils étudieront le lien entre les mécanismes moléculaires de ces maladies d’une part et les habitudes alimentaires et le mode de vie d’autre part. « Nous savons en effet que 10 à 20 ans avant l’apparition des premiers symptômes de la maladie d’Alzheimer, le processus de la maladie commence déjà dans le cerveau », explique Sebastiaan Engelborghs, professeur à la VUB. « La maladie d’Alzheimer implique deux protéines problématiques, dont l’une forme des précipités ou des agrégats à un stade précoce de la maladie, qui sont détectables très tôt. Dans ce cas, on parle de plaques amyloïdes. Ces plaques sont constituées d’une forme non soluble de la protéine amyloïde. Un peu plus tard, la protéine tau change de forme et de structure, ce qui entraîne également la formation et la précipitation d’agrégats, mais cette fois-ci dans les cellules cérébrales, sous la forme d’enchevêtrements neurofibrillaires. »
Dans le cadre de ce nouveau projet de recherche, les scientifiques souhaitent prélever des échantillons de sang, de cerveau et de liquide céphalo-rachidien sur des personnes atteintes de la maladie de Parkinson ou d’Alzheimer et les comparer à ceux de sujets qui vieillissent en restant en bonne santé. Pour ce faire, les chercheurs auront recours à des analyses neurochimiques ainsi qu’à l’intelligence artificielle. Ils espèrent ainsi trouver des signaux au niveau moléculaire permettant d’identifier les maladies à un stade précoce. Grâce à l’intelligence artificielle, ils visent à regrouper tous les résultats obtenus pour ensuite les associer aux premiers stades des maladies neurodégénératives. Ces indicateurs, également appelés biomarqueurs, devraient à l’avenir aider les médecins à détecter les maladies plus tôt et à établir un pronostic plus précis pour un patient donné.
Les scientifiques se pencheront également sur la relation existant entre les habitudes alimentaires, le mode de vie et les agrégats de protéines en fonction du vieillissement et des maladies cérébrales. Ils souhaitent essayer de relier les informations au niveau moléculaire à l’alimentation. « Ces maladies cérébrales neurodégénératives sont en partie héréditaires », note Sebastiaan Engelborghs. « Cependant, dans de nombreux cas, d’autres facteurs jouent un rôle. Des recherches antérieures ont montré que les personnes ayant un mode de vie nocif sont plus susceptibles de développer une maladie neurodégénérative ou de présenter les premiers symptômes à un âge plus jeune et de voir la maladie progresser plus rapidement. Par mode de vie nocif, on entend principalement consommer de l’alcool, fumer, souffrir d’obésité, ne pas faire suffisamment d’activité physique, etc., soit à peu près les mêmes facteurs qui augmentent le risque de maladies cardiovasculaires et le risque de cancer. En vivant plus sainement, nous pouvons, selon nous, faire d’une pierre trois coups : réduire l’incidence des maladies cardiovasculaires, diminuer le nombre de cancers et prévenir les maladies neurodégénératives ou au moins retarder leur apparition jusqu’à un âge plus avancé. »
Contact : Sebastiaan Engelborghs : sebastiaan.engelborghs@uzbrussel.be