VUB-recherche : les jeunes solitaires d'aujourd'hui, les personnes âgées isolées de demain
Une étude menée par la VUB indique que les personnes âgées souffrant de sentiments persistants de solitude ont également connu, par le passé, des moments de profonde solitude. Ces sentiments sont souvent liés à des expériences de perte ou à l'absence d’un environnement familial chaleureux durant leur jeunesse, ce qui les a rendus plus vulnérables.
Dans le cadre de sa recherche doctorale, Lise Switsers a recueilli les récits de vie de vingt personnes âgées confrontées à la solitude. « Il est apparu qu’une partie significative des personnes âgées qui luttent contre la solitude ont vécu des événements marquants dans leur passé », explique Switsers. « Mon étude s'est concentrée sur des personnes vivant à domicile, en autonomie ou dans des résidences-services. Certaines d'entre elles souffrent de solitude prolongée ou chronique. Nous savons que la solitude chronique a souvent des conséquences graves sur la santé mentale, comme la dépression, ainsi que sur la santé physique. Leurs sentiments sont souvent amplifiés par des schémas de pensée négatifs, ce qui les pousse à s’isoler davantage et entraîne des peurs sociales croissantes. »
Selon la chercheuse, les jeunes solitaires d'aujourd'hui risquent de devenir les personnes âgées isolées de demain, d'où l'importance de les approcher de manière préventive dès maintenant. « Le problème, c’est qu’ils sont parfois difficiles à atteindre », souligne Switsers. « Leur entourage et le monde extérieur doivent néanmoins être conscients des facteurs de risque et leur accorder l’attention nécessaire. Parmi ces facteurs, on trouve notamment la pauvreté, qui limite ou empêche l'accès aux activités sociales. Chez les jeunes, l’environnement familial joue souvent un rôle déterminant. Ceux qui grandissent sans parents ou dans un foyer dépourvu de chaleur risquent davantage de souffrir de solitude à l'âge adulte. Certaines personnes âgées souffrant de solitude chronique sont également atteintes de maladies chroniques ou doivent faire face à de nouvelles pertes, comme le décès d’un partenaire. En tant que communauté, nous devons tendre la main à ces personnes. Il est essentiel de prêter attention aux expériences de perte et aux changements dans la vie des gens. Il va de soi que les autorités ont également un rôle à jouer, notamment en prenant en compte des facteurs tels que la mobilité et en veillant à aménager des quartiers agréables dotés de lieux de rencontre adéquats. »
Plus d'informations :
Lise Switsers: +32 479 56 12 39
- Switsers, L. et al. (2023). Life stories from lonely older adults: The role of precipitating events and coping strategies throughout the lifecourse. Ageing and Society, 124. doi:10.1017/S0144686X23000715
- Switsers, L. et al. (2023). Exploring the demographic and situational characteristics of older British people experiencing loneliness as positive within the BBC loneliness experiment. Aging & Mental Health, 27(7), 1396-1402.
- Switsers, L. et al. (2023). Exploring Recent Adverse and Positive Life Events: A Qualitative Study Among Lonely Older Adults. Ageing International, 48, 194–210.