Une doctorante de la VUB lève un coin du voile sur le mystérieux hanap de Veere : un présent impérial réalisé à Anvers ? 

Une doctorante de la VUB lève un coin du voile sur le mystérieux hanap de Veere : un présent impérial réalisé à Anvers ? 

 

La thèse de doctorat de l’historienne de l’art et orfèvre Hanne Schonkeren du groupe de recherche History of Art, Architecture and Visual Culture de la VUB a permis d’offrir un nouvel éclairage historique sur le hanap de Veere, l’une des œuvres d’art les plus précieuses de la petite ville de Zélande. Ce hanap unique en son genre est soigneusement conservé à l’hôtel de ville de Veere depuis des siècles. Or, pendant longtemps, on savait très peu de choses sur son origine et son importance.  

Le hanap de Veere. Foto Hanne Schonkeren
Le hanap de Veere. Foto Hanne Schonkeren

« Il s’agit d’un chef-d’œuvre d’orfèvrerie, probablement réalisé à Anvers vers 1547-1548 », précise Hanne Schonkeren, spécialiste de l’orfèvrerie anversoise. « J’ai remarqué des similitudes frappantes entre ce hanap et une autre coupe à boire anversoise poinçonnée, la Founders’ Cup, actuellement conservée à l’Emmanuel College de Cambridge. Des recherches sur les techniques et les détails spécifiques, comme les têtes de lion moulées sur la tige, ont montré que le hanap provenait probablement du même atelier que la Founders’ Cup », explique Hanne Schonkeren. « Cela souligne les liens étroits avec la tradition de l’orfèvrerie anversoise, un centre d’excellence au XVIe siècle. » 

Hanne Schonkeren examine le hanap de Veere © Hanne Schonkeren
Hanne Schonkeren examine le hanap de Veere © Hanne Schonkeren
Le hanap 'Founders Cup' à Emmanuel College à Cambridge. Photo Hanne schonkeren
Le hanap 'Founders Cup' à Emmanuel College à Cambridge. Photo Hanne schonkeren

L’absence de poinçons sur le hanap, une pratique usuelle au sein de la guilde, a longtemps semé la confusion. « Nous avons longtemps soupçonné qu’il s’agissait d’un présent impérial, en raison des scènes représentées sur le hanap et de l’absence de poinçons. En raison des similitudes avec la coupe à boire anversoise poinçonnée, nous pouvons désormais supposer que l’empereur Charles Quint a commandé le hanap à Anvers pour l’offrir à Maximilien d’Egmond, général de l’armée, en remerciement de son aide lors de la campagne allemande de 1546 », ajoute Hanne Schonkeren. « À la mort de Maximilien d’Egmond, son neveu Maximilien de Bourgogne, premier marquis de Veere, en a hérité et en fit don à la ville de Veere qui l’a conservé jusqu’à ce jour. Depuis lors, la tradition veut que lors de l’intronisation du marquis de Veere, titre détenu par la maison d’Orange-Nassau depuis 1581 et donc porté par le roi/la reine régnant(e), le marquis boive dans ce hanap ». 

Le 27 août 2024, le couple royal néerlandais utilisera à nouveau le hanap de Veere lors de sa visite à la ville. Ce rituel confirme la valeur symbolique du hanap au fil des siècles et prend une nouvelle dimension historique grâce aux recherches du Dr Schonkeren. 

La reine Beatrix des Pays Bas  boive du hanap de Veere lors de sa visite à la ville. Photo Hanne Schonkeren
La reine Beatrix des Pays Bas ​ boive du hanap de Veere lors de sa visite à la ville. Photo Hanne Schonkeren

L’étude sera publiée début octobre 2024 sous l’intitulé : ‘Master with the lion head in a shield: A new attribution of the ornamental cup of Veere (c. 1547-1548)’, dans : Oud Holland – Journal For Art Of The Low Countries.  


Contact: 

Hanne Schonkeren: hanne.schonkeren@vub.be tel: +32477413946 

Koen Stein
Koen Stein Perscontact wetenschap & innovatie

 

LW
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