Ouverture de l’année académique Vrije Universiteit Brussel : « Science as a Public Good »
Jan Danckaert : « Les scientifiques d’aujourd'hui sont animés par la nécessité et veulent contribuer à une évolution positive »
27 Septembre 2022 – Jan Danckaert, le nouveau recteur tout juste élu de la Vrije Universiteit Brussel, a ouvert cette après-midi l’année académique de l’université dans le cadre impressionnant de l’emblématique Halle des Abattoirs d’Anderlecht, classée aujourd’hui comme patrimoine. Dans le cadre du thème « Science as a Public Good », M. Danckaert a abordé l’importance de la science dans un monde en transition, mais également en crise. « La recherche au service de l'industrie et des entreprises peut également parfaitement servir le bien commun. Et l’inverse est tout aussi vrai. », a déclaré le recteur. L’ensemble de la communauté de la VUB a également rendu hommage aux regrettés recteurs honoraires Caroline Pauwels et Paul de Knop.
« Le monde a besoin de vous », a conclu le recteur. « Il ne s’agit pas simplement du slogan de la VUB, c’est aujourd’hui un appel à l’aide. » Par ces mots, Jan Danckaert insistait dans son discours une nouvelle fois sur le besoin de scientifiques et de recherche, tous deux au service de la société.
« La science est un bien public », a-t-il déclaré. Mais avant que cette science ne devienne réellement un tel bien, certaines conditions indispensables doivent être satisfaites. Selon M. Danckaert, la science se doit d’être ouverte, car c’est le partage des données et des résultats de recherche qui nous permettent de concevoir plus rapidement des solutions plus durables et de meilleure qualité. Le professeur a plaidé pour une évolution des mentalités : « Commençons à miser sur le non-mesurable. Il existe en effet une inclination réelle à tout exprimer sous formes d’indices et de chiffres. Le risque de nous laisser uniquement guider par ce que nous pouvons mesurer est là. Comme si nous pouvions déduire la valeur de la Joconde des dimensions de la toile. »
De plus, nous ne devons pas sous-estimer l’importance de la grandeur d’échelle : « Nous devons unir nos forces », a-t-il plaidé. « Nous faisons beaucoup aujourd’hui, nous faisons énormément. Mais hélas trop souvent trop avec trop peu. Avec trop peu de personnes et trop peu de moyens. Tout ce que nous faisons devrait toujours rester proportionnel à ce que nous sommes effectivement capables de gérer. »
Pour terminer, le recteur a également appelé à défendre la science. « La science est remise en question et la pensée complotiste connait un essor. Il nous faut prendre nos responsabilités. » Le professeur a suggéré de miser bien davantage sur la communication scientifique, sur la diffusion de la méthode scientifique auprès de couches aussi vastes que possible de la population. « La science, ce n’est pas simplement une opinion divergente », a-t-il prévenu. Celui qui est convaincu du contraire peut essayer de sauter d’un avion sans parachute.
Au discours du recteur a succédé celui du président de la VUB, Karsten De Clerck. Celui-ci a rendu hommage aux prédécesseurs de M. Danckaert. « S’il y a quelque chose qui nous pèse en tant que communauté de la VUB, ce ne sont pas tant les nuages noirs que nous voyons s’amasser au-dessus de nos têtes – car nous pouvons, et contribuerons à dissiper ces nuages – mais la perte soudaine de deux monuments. Les décès survenus au début du mois d’août en l’espace de 24 heures de nos recteurs honoraires Paul De Knop et Caroline Pauwels ont profondément touché notre université. »
« Lors de la commémoration en hommage à Caroline Pauwels tenue plus tôt ce mois-ci, j’ai parlé des trois mots qui me viennent spontanément à l’esprit lorsque je me la remémore », a déclaré le président : « Amour. Rêve. Inspiration. Caroline n’était pas simplement une rectrice d’exception, elle était également profondément aimée. Elle était une source perpétuelle d’inspiration pour nous tous et nous faisait rêver. Elle possédait en elle une force que personne n’est jamais vraiment parvenu à cerner et qui a résisté jusqu’à la fin. La force du possibilisme. La conviction profonde qu’il est possible de rendre le monde meilleur, à commencer par notre université, car c’est sur nous que tout repose. »
« Le prédécesseur de Caroline, Paul De Knop, avait déjà foncièrement transformé et renforcé la VUB », a souligné M. De Clerck. « Il possédait une force similaire, qui s’est incarnée jusqu’au bout dans sa devise de vie : l’optimisme est un devoir moral. Cet optimisme, la VUB l’a préservé. Car lorsque Paul De Knop est entré dans ses fonctions de recteur en 2008, nombreux étaient ceux à considérer l’avenir de l’université d’un œil sombre. On s’attendait à voir le paysage universitaire être profondément redessiné et presque disparaître la liberté de la VUB. Paul s’est immédiatement engagé avec résolution pour s’y opposer. À l’instar de Caroline, il était un fédérateur inspiré. Tout d’abord au service de la VUB et de l’ULB, à travers la Brussels University Alliance. La VUB et l’ULB font fonctionner ce que d’aucuns en Belgique ne veulent plus faire fonctionner : la réalisation collective de belles choses, dans l’ignorance des frontières communautaires. »
Pour terminer, la PACT, la (Caroline) Pauwels Academy of Critical Thinking, a été lancée au cours de la cérémonie d’ouverture. Dans un message vidéo, la première curatrice de la PACT, Alicja Gescinska, a rendu hommage à l’inspiratrice du nouveau projet. « L’un des plus grands talents de Caroline, c’était de rassembler les gens. », a-t-elle indiqué. « Elle y parvenait en érigeant des ponts entre l’université et la société, mais également en fédérant les universitaires. »
À travers la PACT, Caroline Pauwels désirait stimuler la discussion, le débat et le dialogue afin de chercher ensemble des solutions aux problèmes auxquels le monde et la société doivent faire face. « Sans par là se concentrer uniquement sur les problèmes, mais aussi sur les solutions elles-mêmes. »
Dans le cadre des Abattoirs
Du palais des Beaux-Arts, du parc du Cinquantenaire et de la Gare maritime à six endroits différents à Bruxelles pendant la période de crise sanitaire : depuis 2015, la Vrije Universiteit Brussel a organisé sa cérémonie d'ouverture à l’extérieur du campus. Cette année, son choix s’est porté sur le cadre impressionnant de la Halle des Abattoirs, située dans le quartier de Cureghem à Anderlecht et aujourd'hui classée monument historique. D’une part, car elle était suffisamment imposante pour accueillir les plus de 2200 invités. Et d’autre part, car en tant qu’Urban Engaged Society, cela l’emmenait dans une autre région de la ville de Bruxelles.