Le cinquième baromètre linguistique bruxellois
Qui parle quelle langue, où, quand et avec qui ?
La Région de Bruxelles-Capitale abrite plus de 180 nationalités différentes. Il n’est donc pas étonnant que cette diversité se reflète également dans le paysage linguistique de Bruxelles. Quelles langues parlent les Bruxellois ? Qui parle quelle langue, où, quand et avec qui ? La diversité linguistique croissante a-t-elle entraîné un multilinguisme chez les Bruxellois ? Et où se situe le néerlandais dans le paysage multilingue bruxellois ?
« Le cinquième baromètre linguistique de BRIO offre une analyse approfondie de ces évolutions. L’étude montre que le nombre de langues parlées a augmenté de manière significative. Lors de la dernière enquête menée en 2024, 104 langues différentes ont été enregistrées », explique le chercheur Mathis Saeys. « Le français reste la langue la plus parlée, même si son utilisation a diminué, tandis que l’usage de l’anglais devient de plus en plus important, surtout chez les jeunes. Le néerlandais occupe également une place prépondérante, notamment grâce à la jeune génération de Bruxellois et à la population qui a émigré de Flandre. La diversité linguistique se traduit par un multilinguisme chez les Bruxellois. En effet, ils sont de plus en plus nombreux à maîtriser plusieurs langues de communication telles que le néerlandais, le français et l’anglais. »
Malgré la diversité linguistique et le multilinguisme croissants à Bruxelles, on observe un manque évident de compétences linguistiques qui peut mener à l’exclusion sociale. « Même si la plupart des Bruxellois utilisent plusieurs langues de communication, il existe un nombre croissant de personnes qui ne maîtrisent aucune langue de communication », note Mathis Saeys. « Le néerlandais reste une langue importante à Bruxelles, tant dans l’enseignement que sur le marché du travail, où être bilingue est souvent une compétence requise. L’enseignement et la vie associative néerlandophones jouent un rôle crucial dans la conservation et la diffusion de la langue. La demande de cours de néerlandais augmente, ce qui montre que l’importance du multilinguisme est reconnue dans la ville », ajoute Mathis Saeys. L’étude de BRIO révèle que la dynamique linguistique complexe de Bruxelles représente tant des défis que des possibilités pour l’avenir de la ville en tant que communauté multilingue.
Selon Benjamin Dalle, le ministre flamand des Affaires bruxelloises, de la Jeunesse, des Médias et de la Lutte contre la Pauvreté qui a financé l’étude, les résultats du baromètre sont encourageants : « Le multilinguisme constitue une énorme richesse pour Bruxelles. Une richesse que nous devons aux Bruxellois eux-mêmes. Nous devons avoir conscience de cette richesse et la renforcer. Le baromètre linguistique nous apprend également que le néerlandais reste la langue parlée à la maison. C’est le résultat des nombreux investissements réalisés dans notre enseignement, nos services de garde d’enfants et notre solide travail de jeunesse néerlandophones, ainsi que des nombreuses initiatives sociales et culturelles lancées au sein de la ville. Il est essentiel que la Flandre reste pleinement présente à Bruxelles et que nous continuions à investir en masse dans l’offre de cours de néerlandais, afin que les fonctionnaires communaux et le personnel des institutions de soins puissent également en bénéficier. »
Contact :
Mathis Saeys: mathis.saeys@vub.be +32487709739
Filip Van der Elst (porte-parole Benjamin Dalle): filip.vanderelst@vlaanderen.be