Étude VUB sur livreurs de repas bruxellois met en évidence conditions de travail précaires

Étude VUB sur livreurs de repas bruxellois met en évidence conditions de travail précaires

L'affaire judiciaire tant attendue contre Deliveroo débute jeudi à Bruxelles. La question centrale est de savoir si la société de commerce électronique oblige à ses livreurs de travailler injustement en tant que travailleurs indépendants, ce qui signifie qu'ils n'ont pratiquement aucun accès aux droits sociaux. Des recherches menées par Elief Vandevenne, chercheuse à la VUB, ont montré que dans de nombreux cas, les conditions de travail sont précaires et incertaines. Dans le cadre de son étude doctorale, elle a examiné le degré de précarité et le bien-être de 170 livreurs de repas bruxellois.

Vandevenne : "Les résultats montrent qu'en moyenne, les livreurs de repas ont effectivement des emplois plus précaires que les autres travailleurs, notamment en raison de leurs contrats précaires, des horaires de travail longs et irréguliers, de l'absence de sécurité sociale et des salaires moyens faibles et instables. Nous avons également constaté une relation avec leur bien-être général. Les coursiers ayant des emplois très précaires se sentent moins bien dans leur peau. La recherche nous a également permis de comprendre un certain nombre de pratiques liées au travail. Par exemple, la location de comptes semble être une pratique courante, en particulier chez les coursiers sans papiers et les mineurs."

Plus leur score sur la précarité est élevé, plus le bien-être mental des coursiers est mauvais

Sur base de la méthode de mesure scientifiquement fondée utilisée par les chercheurs, il apparaît que les coursiers obtiennent effectivement un score plus élevé en matière de précarité que les autres groupes de travailleurs. La comparaison vaut également avec les employés du secteur des transports qui effectuent un travail similaire sans l'intervention d'une plateforme digitale. Toutefois, au sein du groupe des coursiers, le "degré de précarité" varie également. Ainsi, tous les coursiers n'ont pas une situation de travail aussi précaire. Par exemple, la situation d'un étudiant travaillant comme coursier pour gagner un peu d'argent supplémentaire est clairement différente de celle d'une personne qui ne peut pas vivre dignement avec ses allocations et qui fait ce travail pour joindre les deux bouts. Les chercheurs ont constaté une (forte) relation entre les emplois de coursier les plus précaires et le bien-être. Il s'agit de la première étude à démontrer ce lien pour les coursiers.

Les coursiers sont souvent de jeunes hommes issus de l'immigration, parfois sans papiers et parfois mineurs

L'étude donne également un aperçu du profil socio-démographique des coursiers. Sans surprise, l'échantillon se compose principalement de jeunes hommes. En outre, de nombreux coursiers bruxellois ne sont pas nés en Belgique (43%) ou ont des parents issus de l'immigration (22%). 16,3% des coursiers sont au chômage et 9,8% travaillent exclusivement comme coursiers. Finalement, le travail de terrain a également conduit à un certain nombre de résultats supplémentaires. Par exemple, la location de comptes semble être une pratique courante à Bruxelles. Les coursiers qui ne peuvent pas créer de compte (par exemple, parce qu'ils n'ont pas de permis de séjour valide) louent alors un compte et travaillent sous un autre nom. Cela se fait généralement via des groupes de coursiers en ligne sur les médias sociaux.

Vandevenne : "Au cours du travail de terrain, nous avons également eu des contacts avec un certain nombre de coursiers sans papiers qui travaillent avec un compte loué. Certains d'entre eux étaient également mineurs. Cela ne facilite pas la mise en œuvre de l'ambition des syndicats de lutter contre la précarité des emplois de coursiers. Après tout, supposons que la conclusion du procès qui début jeudi soit que les coursiers sont des employés. Que se passe-t-il alors avec les coursiers sans papiers ?" Pour les personnes qui n'ont pas accès au marché du travail régulier, ce type d'emploi - malgré des conditions de travail souvent précaires - offre une chance d'obtenir un revenu bien nécessaire.

La précarité

La précarité fait référence à une situation de travail plus ou moins caractérisée par l'incertitude dans de nombreux domaines. Il s'agit d'emplois qui rompent avec les attentes habituelles de la plupart des gens concernant un "bon emploi" : un contrat à durée indéterminée, un emploi à temps plein, un salaire suffisant et des horaires de travail classiques de 9 à 5. Théoriquement, ces emplois pourraient en effet être qualifiés de précaires et c'est ainsi qu'ils sont décrits par les syndicats et autres groupes d'intérêt. Toutefois, il est important de vérifier également si ces emplois sont effectivement précaires sur la base d'un ensemble de critères précis. C'est ce qu'Elief Vandevenne, sous la direction du professeur Christophe Vanroelen du groupe de recherche Interface Demography, a examiné dans cette étude. A l'aide de nombreux entretiens avec des coursiers et du remplissage d'un questionnaire (170 réponses), les conditions de travail et d'emploi des coursiers ont été étudiées. Pour atteindre ce groupe, la chercheuse s'est adressée directement aux coursiers dans la rue. Vandevenne : "Le nombre de coursiers interrogés peut sembler peu élevé, mais il s'agit, même au niveau international, d'un nombre relativement important, principalement en raison du manque général de données numériques sur ce groupe difficile à atteindre."

Contact :

Elief Vandevenne : [email protected]

Groupe de recherche Interface Demography

0470/06.46.74

 

Christophe Vanroelen : [email protected]  

Groupe de recherche Interface Demography

0497/40.48.28


Contact:
Elief Vandevenne: [email protected]
Onderzoeksgroep Interface Demography
0470/06.46.74

Christophe Vanroelen: [email protected]
Onderzoeksgroep Interface Demography
0497/404828

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