Étude de la VUB : À long terme, la pandémie de COVID-19 a un impact négatif en matière de burnout chez les enseignants

Étude de la VUB : À long terme, la pandémie de COVID-19 a un impact négatif en matière de burnout chez les enseignants

L’enquête menée auprès de 2 167 enseignants dans des écoles secondaires flamandes indique que la pandémie de COVID-19 a engendré une quantité supplémentaire importante de stress, d'anxiété et de pression. Cela a également entraîné une augmentation du risque de burnout chez ces enseignants. Par une heureuse coïncidence, Yanni Verhavert (VUB) avait entamé avant le début de la pandémie des mesures et des enquêtes à ce sujet dans le cadre de son doctorat en sciences du sport et de l'exercice, en septembre et novembre 2019 et en janvier 2020. « Mon doctorat porte sur l'épuisement professionnel et le mode de vie », déclare-t-elle. « Mais la pandémie m'a donné une occasion unique d'étudier également l'impact de la COVID-19 sur le burnout. »

L'étude menée par Yanni Verhavert contient des données uniques qui ont été collectées à 10 reprises entre septembre 2019 et août 2021 et recueillies à l’aide de questionnaires validés remplis par 2 167 enseignants du secondaire en Flandre.

« Au début de la pandémie de COVID-19 (mars-avril 2020), nous avons observé une diminution du risque d'épuisement professionnel, avec moins d'épuisement émotionnel, moins de dépersonnalisation et un moindre besoin de récupérer », a constaté la doctorante. « Le besoin de récupération est une mesure liée à la capacité qu’un enseignant a à récupérer après une journée (de travail). Au moment où ces mesures ont été prises, les écoles étaient fermées et les enseignants n'avaient pas de travail pour l’école. »

Cette baisse a fait place à une augmentation substantielle de tous les paramètres après le premier confinement (mai-juin 2020). Le risque de burnout a augmenté, car les enseignants souffraient davantage d'épuisement émotionnel et avaient un plus grand besoin de récupération. Cela pourrait être dû au fait que les enseignants étaient de retour à un enseignement complet, en plus du fait de devoir s'adapter à une nouvelle façon d'enseigner, à savoir l'enseignement hybride. En outre, leur propre santé et celle des étudiants étaient également mises en danger, car la pandémie sévissait toujours. Par ailleurs, en raison des mesures de confinement en vigueur à l'époque, il n'y avait aucun réseau social sur lequel s'appuyer pour décompresser et, à l’exception d'une promenade dans un parc, les occasions de se détendre étaient rares.

« Le risque d'épuisement professionnel oscillait entre 20,8 % et 30,8 % et le pourcentage d'enseignants ayant besoin de récupérer variait de 34,0 % à 61,4 % à tous les moments où les données ont été recueillies lors de la pandémie », déclare l’auteure de l’étude. « Les enseignants sont déjà généralement plus exposés au risque de burnout que les travailleurs d'autres secteurs. Selon le rapport du Conseil économique et social de Flandre publié en 2022, le risque dans la population flamande en général est de 13 %.

Nos résultats ont également montré que les fluctuations des taux de risque de burnout et de besoin de récupérer suivaient un schéma presque identique. Ces données sont inquiétantes, car le haut risque d'épuisement professionnel est plus alarmant lorsque le besoin de récupérer est également élevé. »

Les vacances d'été ont eu un impact positif évident sur le risque d'épuisement professionnel et le besoin de récupérer. Pendant les vacances, les mesures sanitaires ont été moins strictes et les enseignants avaient plus de libertés. Pourtant, le risque d'épuisement professionnel et le besoin de récupérer au cours des vacances d'été de 2021 se sont avérés plus élevés que pendant les vacances d'été de 2020 (risque de burnout 14,6 % en 2020 vs 20,9 % en 2021 ; besoin de récupérer : 34,0 % vs 39,8 %). Selon Yanni Verhavert, ces chiffres donnent une indication de l'impact négatif à long terme de la pandémie de COVID-19. « De plus, le taux de risque de burnout pendant les vacances d'été de 2021 (= 20,9 %) était aussi élevé qu’en septembre/octobre 2020 (= 20,8 %)", a-t-elle établi. « Cela peut indiquer qu'en raison des mesures de confinement, les enseignants ont subi une tension mentale supplémentaire, qui les a empêchés de récupérer suffisamment pendant les vacances d'été. »

En outre, il semble que les deux périodes de vacances d'été aient eu un impact négatif mesurable sur le sentiment de « compétence personnelle » des enseignants. En d'autres termes, ils avaient le sentiment de moins bien maîtriser leur travail qu'auparavant. Cela peut être lié au fait que les enseignants étaient réticents à l'idée d'enseigner à nouveau face à leurs élèves alors que la pandémie n’était pas terminée. Le doute sur soi-même peut également être le résultat d'une réflexion sur soi faite pendant les vacances d'été et d'un manque d'interaction avec les élèves : pendant l'année scolaire et lorsqu’ils donnent cours, les enseignants reçoivent une confirmation immédiate.

Mme Verhavert insiste sur le fait que son étude montre une fois de plus l'importance des interventions visant à réduire le risque d'épuisement professionnel et de besoin de récupérer élevé chez les enseignants du secondaire, en particulier lors de périodes difficiles comme une pandémie. « Nous conseillons aux décideurs politiques et aux écoles de se concentrer sur le développement d'outils et d'interventions pour faire face à l'impact de la pandémie sur la santé mentale des enseignants », conclut-elle. « En outre, au cours de la formation des enseignants, l’accent peut davantage être mis sur l’enseignement en ligne, tandis que les enseignants déjà en exercice devraient pouvoir s’y former. »

Plus d’infos :

Yanni Verhavert +32 478 26 35 80

Impact of the COVID-19 pandemic on risk of burn-out syndrome and recovery need among secondary school teachers in Flanders: A prospective study

 

 

 

 

 

 

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