Diederik Coppitters, finaliste de la PhD Cup de la VUB, emploie la technologie aérospatiale pour concevoir les systèmes énergétiques de demain.
Le 12 octobre 2023, l’organisation de consommateurs Test-Achats a averti qu’il était temps de passer à un contrat d’énergie fixe, même si les contrats variables étaient toujours moins chers à l’heure actuelle. Les prix de l’énergie devraient à nouveau grimper en flèche en raison d’une série d’événements inattendus. Comment pouvons-nous nous prémunir au mieux contre cette variabilité parfois extrême des prix de l’énergie ? C’est la question que s’est posée Diederik Coppitters au cours de ses recherches doctorales à la Vrije Universiteit Brussel et à l’Université de Mons : « Si vous voulez prélever de l’électricité sur le réseau pour une habitation familiale moyenne pendant les 20 prochaines années, il est peu probable qu’un contrat à prix fixe soit la solution la plus économique. Placez huit panneaux solaires sur votre toit et avec l’investissement réalisé, selon les prévisions actuelles, vous serez équipé à moindre coût pour assurer la consommation d’une habitation familiale moyenne. »
À condition que ne se produisent pas un nombre excessif de changements majeurs qui affecteraient les marchés. « Le passé nous a appris que de telles prévisions se révélaient rarement justes », déclare M. Coppitters. « Les scénarios les plus pessimistes sont même souvent très loin de la réalité. » Cela représente évidemment un problème pour ceux qui doivent réaliser un gros investissement. Le chercheur a donc commencé à travailler avec des systèmes d’information utilisés pour faire de nombreuses prévisions complexes dans le domaine de l’aérospatiale, où de petites erreurs peuvent parfois avoir des conséquences catastrophiques. « En exploitant ce type de formules mathématiques, nous pouvons simplifier des simulations hautement complexes et effectuer très rapidement des calculs sur un ordinateur portable traditionnel. »
Si l’on applique ces simulations à la même habitation familiale moyenne, il s’avère que le système le plus stable pour l’avenir se compose de 15 panneaux solaires et d’une batterie domestique. « Le coût d’investissement est certes plus élevé, mais vous serez beaucoup mieux protégé contre les aléas économiques et les fortes fluctuations des prix de l’électricité dans un avenir incertain. »
La méthode de M. Coppitters permet également d’étendre les simulations aux entreprises, voire aux sociétés. Ses calculs aboutissent à une sorte d’« indice de robustesse », que les responsables politiques peuvent évaluer en même temps que d’autres facteurs tels que le respect de l’environnement lorsqu’ils décident de la combinaison énergétique en Belgique. Il s’agit donc d’un outil supplémentaire, qui peut être considéré comme une sorte d’assurance à l’encontre d’un avenir instable. « Les prévisions cadrent également parfaitement avec le plan REPowerEU et les directives de la Commission européenne visant à diversifier l’approvisionnement énergétique de l’Europe en se détachant du gaz russe et en se tournant vers la production locale d’énergie. Il s’agit également là des systèmes énergétiques robustes de demain », indique M. Coppitters : « Des systèmes hybrides, mélangeant production nationale et importations. Il est faux de penser que si nous produisons notre propre énergie, l’approvisionnement nous est garanti. Les panneaux solaires sont plus respectueux de l’environnement que les combustibles fossiles, mais que faire si le soleil brille moins fort ou que l’installation tombe soudainement en panne ? Il existe un juste milieu entre le pourcentage d’énergie dont nous dépendons et le pourcentage d’énergie que nous produisons qui nous protège mieux en cas de revers. »
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Diederik Coppitters : diederik.coppitters@gmail.com