À quel point Bruxelles sera-t-elle vivable en 2050 ? Des chercheurs de la VUB offrent des perspectives d’avenir
Remobilise, un projet de recherche mené par le groupe de recherche de la VUB Mobilise et financé par Innoviris (l’agence bruxelloise pour la technologie et l’innovation), esquisse quatre scénarios sur la mobilité bruxelloise en 2050. Pour ce faire, les chercheurs de la VUB ont eu recours à des méthodes de recherche participatives innovantes.
« L’avenir ne se déroule pas toujours comme nous l’avions prévu », déclare Sara Tori, chercheuse doctorante pour Mobilise et l’une des auteurs du projet. « La récente pandémie nous l’a une nouvelle fois montré. C’est pourquoi nous ne pouvons pas nous fier à des visions uniques. Nous devons tenir compte de plusieurs pistes et nous préparer à chaque option. Grâce à nos scénarios, nous pouvons mieux anticiper et renforcer la résilience de nos villes. »
« Nous souhaitions explorer un large éventail de possibilités. C’est pourquoi nous avons utilisé une combinaison de méthodes participatives pour élaborer les scénarios », explique-t-elle. Par le biais d’enquêtes menées auprès de 51 experts issus du secteur de la mobilité comme la STIB et la TEC, le Port de Bruxelles ou encore le SPF Mobilité et Transports, le groupe de recherche a déterminé quelques variables incertaines, telles que le succès futur du commerce en ligne ou l’utilisation des transports en commun. « Pendant la crise sanitaire, le nombre de personnes utilisant les transports en commun a fortement diminué », commente la doctorante. « Pour nos recherches, nous avons tenu compte à la fois d’une augmentation et d’une diminution de l’utilisation de moyens de transport comme le train, le tram et le bus d’ici 2050. »
Quatre trajets possibles sont ressortis du traitement des enquêtes et ont été approfondis lors d’ateliers. « Pendant ces ateliers, 17 intervenants, tels que le Netwerk Duurzame Mobiliteit, le Fietsersbond et Walk.Brussels, ont fait part de leur vision de la mobilité quotidienne à Bruxelles en 2050 », ajoute Sara Tori.
Toutes ces informations ont été utilisées afin d’élaborer quatre scénarios qui reflètent les habitudes quotidiennes de quatre personnages appartenant à divers groupes sociodémographiques. Ces quatre personnages se distinguent par leur âge, leur lieu de résidence, leur état civil, leur nombre d’enfants, leur profession et leur revenu. Un habitant d’Auderghem ayant un revenu élevé et trois enfants n’a pas les mêmes besoins qu’une étudiante de 18 ans habitant à Saint-Gilles. Lors des ateliers, il a été demandé aux participants de s’imaginer dans la peau des personnages pendant une journée et de réfléchir à leur mobilité.
Dans le scénario no 1 intitulé « Grande Bruxelles Unie » (« Verenigd Groot Brussel »), Antoine, un homme de 42 ans et père de trois enfants, prend le train hyperloop jusqu’à Waterloo pendant sa pause-déjeuner pour faire du sport. Dans ce scénario, le centre-ville est très densément bâti, laissant peu de place pour les espaces verts. Le train hyperloop atteint des vitesses très élevées et amène Antoine à sa destination de façon rapide et efficace. Dans le scénario no 2 intitulé « Liberté maximale » (« Maxi Vrijheid »), le personnage utilise à nouveau la salle de sport locale dans une station de métro transformée. Dans ce scénario, les transports en commun ne sont presque plus utilisés en raison de problèmes de sécurité persistants.
La publication des scénarios constitue une étape importante pour le projet Remobilise. Lors d’une étape suivante, Remobilise travaillera sur un portefeuille de mesures politiques destinées à faire face aux défis mis en avant dans les scénarios. L’outil logiciel Remobilise sera disponible à la fin de l’année 2024. L’outil générera des actions politiques sur la base de circonstances spécifiées par l’utilisateur. Les chercheurs s’adressent ainsi directement aux décideurs politiques afin qu’ils développent davantage la politique de mobilité urbaine.
Plus d’informations :
Les quatre scénarios peuvent être consultés sur le site Web de Mobilise
